C’est en 2020 que Leslie Raenden donne pour la première fois à Porte Parole. Travaillant dans le domaine de la finance, elle est née et a grandi à Montréal, une ville qui a exercé une grande influence sur son intérêt pour les arts. Elle partage aujourd’hui son temps entre le Québec et le Yukon, où elle a découvert une petite communauté diversifiée où elle se sent chez elle.
Quand avez-vous entendu parler de Porte Parole pour la première fois?
J’ai rencontré Annabel Soutar dans une réunion de groupe, un genre de club de lecture, il y a environ vingt ans. Quand elle nous a expliqué ce qu’elle faisait, j’ai été fascinée. Du théâtre. Documentaire. Ça m’a pris un petit temps pour bien connecter les deux mots ensemble et réaliser à quel point le concept était intéressant, unique et intellectuel. J’étais déjà une grande adepte de théâtre à l’époque, mais je n’avais encore jamais vu de pièce documentaire.
Annabel est très convaincante quand elle parle de son travail, et puis quand on assiste à une représentation, on se rend compte à quel point ses descriptions rendent justice à la qualité des productions. Le produit artistique proposé et la façon dont elle le présente concordent parfaitement.
Qu’est-ce qui vous a motivée à donner à Porte Parole?
C’est tout récemment que j’ai été mise en contact avec la « communauté de donateurs », et en particulier des donateurs artistiques.
Mon beau-père, Peter Thomson, était un riche homme d’affaires qui a toujours soutenu les artistes. À son décès, il a fait don de la moitié de son argent, et une partie de ce don a été spécifiquement accordée aux artistes émergents.
Mon beau-père voulait également que nous, ses enfants, organisions la façon dont son argent serait distribué. J’ai donc mis sur pied, avec la Faculté des Beaux-Arts de l’Université Concordia, un programme de don associant les bourses traditionnelles à un fonds d’innovation servant à financer la période de transition entre la sortie de l’École des Beaux-Arts et les débuts professionnels d’un artiste.
De mon côté, je contribuais déjà à quelques causes, mais pas dans le domaine artistique, ce qui est étonnant d’ailleurs puisque j’ai toujours eu un intérêt pour les arts. L’année dernière, avec l’arrivée de la pandémie, j’ai voulu en faire plus. Offrir quelque chose de personnalisé, de presque intime, comme si je donnais à un ami. À un moment donné, en discutant de L’Assemblée et de Porte Parole avec un collègue, j’ai réalisé que c’était exactement ce que je cherchais. J’ai beaucoup d’affection pour Montréal, pour les arts, et j’ai la forte impression que la crise actuelle est la pire période pour tous les arts de la scène.
Ça a été comme une révélation, c’était tellement évident. Et moi, quand j’ai un déclic, j’agis!
Donner, c’est avant tout une question de confiance envers l’organisation que l’on soutient, et j’ai une confiance absolue en Porte Parole.
Quelles sont les principales raisons de faire un don?
Quand on prend la décision de donner, c’est certain que ça nous fait d’abord du bien à nous-mêmes, ce qui compte pour beaucoup. Mais je veux aussi donner à une organisation avec laquelle je suis à l’aise et heureuse de m’associer. Pas pour que mon nom soit accolé à l’organisation, mais pour sentir que je soutiens quelque chose de qualité, d’utile et de significatif.
C’est une de mes motivations pour donner: sentir que ça s’aligne parfaitement avec mes valeurs.
Quand j’envisage de faire un don, je me demande toujours « est-ce que je me sentirais mal si ce projet disparaissait demain? » Si ma réponse est oui, alors je choisis de le soutenir. Je dois joindre le geste à la parole. Si Porte Parole n’était pas à Montréal, ou si la compagnie n’existait tout simplement pas, ne serait-ce pas terrible? Je pense que c’est quelque chose dont nous devrions tous tenir compte, quelle que soit notre profession ou notre situation financière. Ce que nous donnons et à qui nous donnons définit une partie de qui nous sommes.